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 Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.

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4 participants
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Raphou




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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptyLun 9 Nov - 23:39

Eh Héléna attends, j'suis en train d'écrire la suite, attends deux secondes please.
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Héléna

Héléna


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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptyLun 9 Nov - 23:40

"S'il y a bien un sentiment qui n'aurait jamais dû exister, c'est cette jalousie qui me ronge sans cesse et que j'haïs plus que tout."

Ce ne serait pas : "que je hais" ??
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Raphou




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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptyLun 9 Nov - 23:41

si, je trouve aussi Very Happy
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Héléna

Héléna


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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptyLun 9 Nov - 23:44

Mouha-ha!!
XD
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Raphou




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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptyLun 9 Nov - 23:45

eh sérieux, Léna, tu sais ne pas continuer celle-ci le temps que je termine ce que j'ai commencé? Very Happy Parce que là j'suis motaïv alors faut que j'aille jusqu'au bout Very Happy
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Raphou




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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptyMar 10 Nov - 0:14

"Je suis tellement jalouse de cette fille. Il lui envoie tout le temps des messages. Il parle beaucoup d'elle. Elle s'appelle Catherine. Elle est belle et gentille, c'est la fille parfaite. Au moins il a bon goût."

Purée xD Camille tout ce que t'as écrit c'est pas une histoire, c'est exactement ce que tu ressens xD C'est de la triche 8D

Et le cours de religion genre je m'en souviens pas non plus mais bon xD C'est sûrement inconscient tout ça Very Happy


La main de Lucie était inerte dans celle de Véronique, sa mère.
Lucie respirait mais elle était entre la vie et la mort après cet horrible accident de voiture. Véronique avait été avec elle, elle avait vu les yeux de Lucie se fermer, alors qu'elles venaient toutes les deux de se disputer pour une sortie que Véronique ne voulait pas accorder à sa fille, alors que juste après, une voiture s'était encastrée dans la leur dans une accélération trop forte et que les deux véhicules avaient valsés dans le décor.

- Bonjour, madame.
- Bonjour, Elisa.
Elisa était la meilleure amie de Lucie. Véronique et cette dernière se rendaient chez elle en empruntant l'autoroute lors de l'accident.
Elisa s'assit sur le l'unique et vieux fauteuil qui était dans la pièce, replia sa veste qu'elle coinça derrière son dos et regarda celle qu'elle considérait comme une soeur, qui semblait paisiblement endormie.
- Tu me manques, Lu, murmura-t-elle.

Elisa était une fille que Véronique n'avait jamais réussit à comprendre. Le caractère de la jeune chinoise était si semblable à celui de Lucie... Mais Véronique n'avait jamais compris Lucie.
Elle avait vu tant de fois les deux filles, silencieuses, à la sortie de l'école, fixer le ciel ou un point quelconque en souriant sans raison. Elles ne se téléphonaient jamais, mais s'écrivaient de nombreuses lettres, même si elles se voyaient le lendemain à l'école. Chaque fois qu'Elisa venait à la maison, Véronique surprenait les deux amies lisant sur le lit de sa fille, côte à côte, de vieux classiques qu'elles avaient trouvés au grenier.
Elisa ressemblait énormément à Lucie. Elle souriait rarement, mais l'éclat de ses iris, les contours de sa bouche et le plissement de ses yeux laissaient à croire qu'elle riait sans cesse intérieurement. Elle semblait avoir peu d'amis, travaillait beaucoup, s'adonnait à peu d'activités, et elle semblait pourtant si heureuse. Elle était toujours d'humeur calme et ne parlait que pour dire le strict nécessaire. Les réponses qu'elle donnait aux questions qu'on lui posait semblaient toujours, à première vue, n'avoir aucun lien avec le sujet abordé. Beaucoup, pour cette raison, la croyaient dérangée. Mais si l'on faisait attention, en réfléchissant longtemps, on se rendait compte qu'elle avait répondu avec une précision implacable à la question, mais de manière toujours indirecte, poétique... intelligente. C'était un phénomène dur à expliquer. Lucie et son amie faisaient toujours preuve d'une sagesse qu'on attribue généralement aux arrière-grand-pères.
Et alors que la personne qui lui était la plus chère au monde était au portes de la mort, Elisa restait simplement assise dans un vieux fauteuil, silencieuse et calme comme toujours, et disait à celle qui ne pouvait plus l'entendre qu'elle lui manquait. Tout simplement.

Véronique pleurait silencieusement et Elisa ne semblait pas s'en rendre compte. Parfois, on aurait pu dire qu'elle allait éclater de rire, comme si tout ceci n'était qu'une bonne blague, parfois elle semblait immergée dans le désespoir.
Puis, la porte s'ouvrit encore et une infirmière entra, suivie d'un grand garçon qui paraissait avoir poussé trop vite. Il avait l'air un peu perdu, comme s'il ne savait pas comment il était arrivé là. Elisa lui sourit gentiment quand il s'avança vers elle. Il fit un geste de la tête à Véronique pour lui dire bonjour, tous deux ne se connaissaient pas.
Ce garçon s'appelait Jonathan. Il avait dix-sept ans, et avait rencontré Lucie deux ans auparavant au rayon littérature française, lettre B, de la bibliothèque communale. Il avait attrapé "Eugénie Grandet" deux secondes avant elle. En la voyant faire un pas en arrière, déçue, il lui avait proposé de lui laisser le livre. Elle avait refusé. Il avait insisté. Elle avait accepté. Ils s'étaient revus le lendemain, puis le surlendemain, dans cette même bibliothèque.
Ce garçon était le premier et unique amour de Lucie. Elle ne lui avait jamais avoué.
Elisa lui avait demandé de venir, alors il était venu.
Il prit une chaise et s'assit près du lit. Il regarda longtemps Lucie, silencieux, puis se leva et repartit une minute avant que l'infirmière ne viennent signaler la fin des visites.
Véronique songea qu'elle avait encore affaire à quelqu'un d'étrange, et commença à se demander si ce n'était pas elle, dans toute l'histoire, qui avait un problème.

Le lendemain, Jonathan revint de nouveau vers 16h, accompagné d'Elisa, encore une fois. Mais Elisa ne resta pas. Jonathan s'assit en face de Véronique et sorti de son sac une feuille de papier sur laquelle il commença à écrire. Une demi-heure plus tard, il retournait la page et encore quelques secondes après il plia la feuille qu'il déposa sur la table de chevet à côté du lit de Lucie. Il jeta un regard d'avertissement à Véronique puis s'en alla.
Véronique ouvrit la lettre et lut.

"Lucie,

J'aurais aimé pouvoir te dire ce que tu vas lire dans d'autres circonstances. J'aurais aimé pouvoir te le dire devant une certaine bibliothèque, où nous nous sommes rencontrés il y a deux ans. Ou sous le saule pleureur au fond de ton jardin, où nous avons passé tant de temps ensemble. Ou encore sur le banc au bord du lac où nous allions parfois pour ne rien faire.
J'aurais aimé qu'il neige ce jour-là. Tu aurais eu froid, et je t'aurais donné mon manteau. Tu m'aurais regardé droit dans les yeux, comme tu le fais toujours quand nous sommes seuls tous les deux. J'aurais rougi de gêne, à l'idée de ce que je me préparerais à te dire, mais tu aurais attribué cela à la morsure du froid. On serait restés sans parler, comme d'habitude, car le silence ne gêne que celui qui ne sait pas penser en commun avec son voisin. C'est la chose que j'ai toujours préféré faire avec toi. Penser à deux.
Moi, donc, j'aurais rougi très fort. Puis j'aurais passé ma main dans tes cheveux que le vent éparpillerait pour les remettre à leur place. Je sais comment tu aurais réagi, ton imitation de la tomate aurait été encore meilleure que la mienne. Alors j'aurais dit que Balzac était mon écrivain préféré car c'était grace à lui qu'on se connaissait, et tu aurais souri. Je me souviens qu'une fois, tu m'as dit penser que la manière la plus romantique de déclarer son amour à une fille est de l'embrasser. Au bon moment. J'aurais jugé qu'on était en plein dans ce bon moment, alors je t'aurais embrassée. J'aurais attendu une claque. Dans mes rêves, elle ne serait pas venue. Et on aurait rien dit d'autre. On aurait continué à se regarder alors que j'aurais essayé de ne pas me noyer dans tes yeux.
Hier, Elisa m'a amené ici, dans cette chambre qui sent la maladie et la souffrance. J'espère que tu ne ressens rien de tout ça. J'ai vu ta mère, aussi, pour la première fois. Je ne l'imaginais pas comme ça. Tu disais qu'elle était si souvent gaie. Tu ne la reconnaitrais pas. C'est ce qu'Elisa décrivait aussi: un mort-vivant. Moi qui aimais tant cette lumière de vie sur ton visage qui maintenant a l'air simplement paisible, reposé, elle qui te ressemble tellement semble dépérir.
J'ai peur de te perdre, Lucie.
Mais je crois que des fois on n'a pas le choix. Alors je vais te dire dans cette lettre ce que j'aurais aimé te dire ailleurs, devant une bibliothèque, sous un saule pleureur, assis sur un banc au bord du lac. Je t'aime, Lucie. Tu ne le sauras peut-être jamais. Mais au moins, je te l'aurai dit.

Jonathan"

Véronique reposa la lettre en pleurant. Elle regarda sa fille puis quitta la chambre pour aller boire un café et se remettre de ses émotions.

- Asseyez-vous.
Les élèves exécutèrent la demande de leur titulaire. Monsieur Thibault les regarda d'un air grave.
- Lucie est dans le coma. Elle va peut-être mourir.
-Quoi? s'étonnèrent, horrifiés, les élèves. Ils avaient bien remarqué que ça faisait quelque temps que Lucie était absente de la classe, mais ils étaient loin d'imaginer quelque chose d'aussi grave.
- Elle a eu un accident de voiture, et est à l'hôpital Saint-Joseph. Pour ceux qui désirent aller la voir...
Dans la douleur, le titulaire était satisfait de lui-même. Il avait annoncé à sa classe la nouvelle, sans s'effondrer, d'un coup, le plus dur était passé. Quoique... Maintenant il allait devoir affronter toutes les questions de ses élèves, de celles auxquelles il savait répondre aux plus précises. Et là encore il risquait de craquer à tout moment, tellement cette histoire lui en rappelait une autre, celle de sa propre fille, elle-même décédée d'un accident de voiture quelques années auparavant. Mais sa femme l'avait préparé à cette épreuve en lui disant que, justement, il saurait dire aux élèves ce qu'il était important de faire pour Lucie et sa famille, et ce qui au contraire, retournerait le couteau dans la plaie. Mais cela promettait quand même de ne pas être facile.
La classe, quant à elle, était sous le choc. Les élèves avaient bien remarqué l'air grave de leur professeur en entrant dans la classe ce matin, mais s'attendaient à tout autre chose. Marc et Zoé prévoyaient un sermon car ils avaient triché à l'interro de latin de la semaine d'avant, Julien et David s'attendaient à des reproches concernant les injures qu'ils avaient proféré à des élèves de deux ans en moins qu'eux... Chacun avait sa crainte, mais le discours du titulaire avait été bien pire que tout ce qu'ils avaient pu imaginer.
Le regard du professeur s'attarda un instant sur une chaise vide au fond de la classe. Juste à côté, Elisa était assise et le regardait fixement. Sans ciller. Alors que Zoé et quelques autres qui n'étaient pourtant pas très proche de Lucie s'étaient mis à pleurer, Elisa semblait ne rien ressentir, son visage gardait son calme sempiternel.
- Qu'est-ce qui s'est vraiment passé, monsieur? lança Julien. Quand est-ce qu'elle pourrait revenir?
Elisa ne laissa pas le temps à monsieur Thibault de répondre; avant même qu'il n'ait pu ouvrir la bouche, elle lui avait répondu:
- Elle est heureuse, pour le moment. Elle ne s'est pas encore rendue compte de la prison dans laquelle elle se trouve.
En temps normal, tous les élèves auraient soupiré et n'auraient prêté aucune attention à ce qu'Elisa venait de dire. Elle était folle, c'était comme ça, tout le monde le savait.
Mais là, elle parlait - fait déjà rare en soi; de surcroît, elle parlait très calmement de sa meilleure amie dans le coma.
Et même si elle n'avait pas répondu à la question, Julien ne demanda pas plus de précisions. Chloé, entre deux sanglots, demanda, directement à Elisa :
- Y a... plus... plus de chances qu'elle revienne ou...
- Arrête Chloé... Parle pas... pas... de malheurs, coupa Zoé.
Elisa, après avoir vu la mine déconfite de son titulaire, se décida à répondre, toujours sans laisser paraître d'émotion, quelle qu'elle soit:
- On n'en sait rien, Chloé. Pour l'instant, elle a autant de chances de survivre que l'inverse. Il faut juste garder espoir...
A ce moment-là, Monsieur Thibault commença à se sentir mal. Il prit sa tête entre ses mains, et sortit de la classe précipitamment.

Jamais l'infirmière n'avait vu autant de monde dans une chambre. Et certains étaient restés dans le couloir, de surcroît. Toute une classe autour d'une comateuse. Certains étaient assis sur les fauteuils, deux ou trois sur le bord du lit, d'autres encore restaient debout. Certains pleuraient. Certains regardaient autour d'eux, comme perdus; certains la fixaient, elle; certains regardaient avec une fascination craintive la machine qui retenait toujours Lucie en vie.
Ils avaient tous des attitudes différentes, mais tous étaient présents. Apparemment, la jeune fille devait être fort appréciée à l'école pour qu'autant de monde vienne la voir. C'était les élèves qui avaient décidé de leur propre chef de venir tous ensemble, sans que leur titulaire n'ait rien à dire. Et maintenant cela faisait presqu'une demi-heure qu'ils étaient là, muets, dans la chambre d'hôpital. Lucie était toujours très sereine, n'avait hélas pas bougé malgré une certaine agitation - très silencieuse, certes, mais tout de même présente- lors de l'arrivée de ses compagnons.
Soudain, Marc se leva et sortit un CD de son sac. Il avait aperçu un lecteur sur une petite table. Il s'en approcha et fit jouer son CD, calmement. La musique des Beatles remplit la pièce, tout en douceur. Toute la classe savait que c'était le groupe favori de Lucie, car elle en avait parlé une fois, lorsqu'elle avait été forcée de passer devant la classe pour se présenter, en début d'année. Quelques élèves se mirent à pleurer, ce qui sembla contagieux. Lorsque les derniers accords de la chansons s'appaisèrent dans la pièce bondée, deux personnes sur trois étaient en larmes. Elisa n'en faisait pas partie. Le garçon qui venait d'entrer non plus. Les élèves ne remarquèrent pas directement ce grand brun, et ne furent intrigués par lui qu'une fois que, la visite terminée, il resta seul avec Elisa dans la chambre, sur accord de l'infirmière.
Jonathan fixait le visage de Lucie avec des airs de martyrs quand Elisa se leva.
- Tu viens? proposa-t-elle doucement.
Il se leva et la suivit après un dernier regard à la jeune fille étendue dans son lit. Ils marchèrent silencieusement dans la ville, suivant le hasard de leurs directions, sans vraiment faire attention à leur itinéraire. Et ils arrivèrent devant la maison de Lucie.
Elisa sonna à la porte et entra sans attendre de réponse. Véronique était à l'intérieur, elle releva les yeux d'un rapport qu'elle était en train de lire pour son travail. Elle s'était accoutumée des entrées quelque peu inhabituelles de la meilleure amie de sa fille et vint lui dire bonjour. Elle reconnut également le garçon qui lui avait écrit la lettre et se mordit violemment les lèvres pour ne pas pleurer à nouveau.
Elisa entraîna Jonathan dans les escaliers puis dans la chambre de Lucie. Elle farfouilla un peu dans son bureau et finit par lui montrer le journal intime de celle-ci. Il avait un cadenas mais Elisa en avait la clé qui pendait autour de son cou.
- Elle me l'a donnée en signe de confiance, répondit-elle avant qu'il n'ait pu lui poser la question.
Elle l'ouvrit et tourna les pages jusqu'à la dernière sur laquelle Lucie avait écrit:

"Je suis terriblement amoureuse de toi, Jonathan."

Le jeune homme fit un pas en arrière, de surprise. Il n'en revenait pas.
-T'y crois pas, hein, remarqua Elisa. Je le savais. Tout le monde est comme ça. Quand une personne aime quelqu'un, elle croit jamais que ça pourrait être réciproque. Vous êtes tellement pessimistes quand vous êtes amoureux...
Jonathan aurait voulu lui répondre que si elle avait déjà aimé quelqu'un d'amour, elle saurait que c'est humain de penser que c'est obligatoirement une relation à sens unique et qu'on a aucune chance avec l'autre. Mais il se retint.
Lucie était dans le coma depuis une semaine. Depuis une semaine il ne lui avait plus parlé, et c'était dans cette solitude qu'elle lui disait ce qu'il désirait le plus entendre, depuis si longtemps.
Il ignorait que Lucie avait un journal intime. Il le prit des mains d'Elisa avec hésitation, et celle-ci ouvrit les mains en signe d'accord. Elle savait que Lucie aurait voulu qu'il le lise dans un cas pareil.
Jonathan ne tourna pas directement la page. Il relu tout d'abord cette phrase quelques dizaines de fois.
"Je suis terriblement amoureuse de toi, Jonathan."
Il caressa le papier du bout des doigts. Puis il se rendit compte qu'il n'était pas seul, et ouvrit le carnet à une page au hasard.
"Je pense à lui tout le temps. Voilà deux ans que c'est ainsi. Il devrait être abîmé par mes pensées, à force."
Jonathan changea de page.
"Il paraît que quand notre coeur bat trop vite, on perd des secondes de notre vie. J'ai passé la journée avec Jonathan. J'ai dû perdre plusieurs jours de ma vie, aujourd'hui."
"J'aimerais tellement qu'il m'aime, lui aussi."
"Je n'oserai jamais faire le premier pas. J'en suis tout simplement incapable.
Il ne le fera pas, lui, il ne m'aime pas.
Je vais mourir vieille fille."
"Je suis tellement jalouse de cette fille. Il lui envoie tout le temps des messages. Il parle beaucoup d'elle. Elle s'appelle Catherine. Elle est belle et gentille, c'est la fille parfaite. Au moins il a bon goût."
"Est-ce normal d'aimer une même personne à ce point pendant deux ans, sans qu'il ne se passe rien entre vous?"
"S'il y a bien un sentiment qui n'aurait jamais dû exister, c'est cette jalousie qui me ronge sans cesse et que j'haïs plus que tout."

Jonathan cessa de lire. Toutes ces phrases ne semblaient parler que de lui. Il aurait voulu dire immédiatement à Lucie que Catherine n'était qu'une simple amie. Qu'elle n'était rien par rapport à elle. Il aurait voulu s'excuser de lui avair fait du mal, de l'avoir rendue triste. Il aurait voulu la prendre dans ses bras et la serrer aussi fort que possible, lui envoyer un message si elle n'était pas avec lui, à l'instant même. Il aurait voulu faire tant des choses.
Jonathan réouvrit le carnet à la dernière page. Il prit un bic sur le bureau de Lucie et traça, lentement, de sa plus belle écriture:
"Nous avons fait une belle erreur, Lucie. Nous avons perdu tellement de temps. Et je suis horriblement déçu à l'idée que ce qui aurait dû se passer entre nous n'aura peut-être jamais lieu. Qu'est-ce que l'espoir? Est-ce cette chose qui m'a quitté depuis longtemps, et qui m'amènerais sans doute à penser que tu reviendras peut-être à la vie? Sert-elle vraiment à quelque chose?
Si tu m'aimes autant que moi je t'aime, alors on aura vraiment raté quelque chose."
- Bravo. Ca vaut vraiment la peine de lui écrire ça maintenant. La prochaine fois, tu y penseras un peu plus tôt, d'accord?
Elle lui arracha le carnet des mains, le referma et le remit à sa place; puis elle quitta la chambre, Jonathan sur ses talons.
C'était un peu rude comme réplique mais bon, il savait qu'il l'avait bien mérité. Il se promit que, s'il venait un jour où il aimerait une autre que Lucie, il lui dirait beaucoup, beaucoup plus tôt. Il avait fait une erreur et ne tenait pas à la commettre à nouveau.
Jonathan demanda: "Et maintenant, on fait quoi?" Elisa lui répondit que c'était à lui de décider, qu'il avait toutes les clés en main, qu'il n'avait plus qu'à ouvrir la bonne porte.
Pas tout à fait satisfait de sa réponse, mais libre de faire son propre choix, Jonathan descendit les escaliers quatre à quatre, salua la maman, et sortit de la maison en tirant Elisa. Celle-ci ne posait pas de questions, elle savait que si sa meilleure amie l'avait choisi, c'était quelqu'un à qui on pouvait faire confiance. Il l'entraîna quelques rues plus loin, sur la place du marché. Il avait décidé de rendre la chambre de sa bien aimée encore plus belle et plus accueillante qu'elle ne l'était déjà, pour qu'elle soit à l'image de son occupante. Avec l'aide précieuse de son amie, il acheta un bouquet de tulipes blanches, et acheta plusieurs cadres, de couleurs magnifiques, qui s'assortiraient à merveille avec ce qui se trouvait déjà dans la chambre. Heureusement, il n'habitait pas très loin de la ville. Il demanda à Elisa si elle voulait l'accompagner chez lui, et elle accepta. Ils prirent donc le bus pendant dix petites minutes, puis dès qu'ils arrivèrent à l'arrêt qui se trouvait à quelques mètres de leur destination, ils sortirent du bus en courant, s'engouffrèrent essouflés dans la maison et foncèrent dans la pièce où se trouvaient les ordinateurs. Pendant que la machine démarrait, le garçon expliqua qu'il allait imprimer des photos sur lesquelles il se trouvait en compagnie de Lucie, afin que, en plus de décorer la pièce pendant son coma, elle voie directement quand elle se réveille qu'il est également fou d'elle. Enchantée par la motivation de son ami, Elisa le regardait faire. Il était tellement acharné, à essayer de trouver dans tout ses fichiers les trois plus belles photos d'eux deux, que c'en était réellement émouvant. Le garçon débordait d'amour, on aurait dit qu'il aurait donné sa vie pour sauver celle de sa chérie. Ce qui était probablement le cas, d'ailleurs. Après un très très long moment pendant lequel les photos furent observées une par une pour vraiment n'en sélectionner au final que les trois meilleures sous tous points de vue, Jonathan les imprima et les mit dans les cadres. C'était un véritable artiste. Sans l'avoir expliqué, il avait choisi les photos en sachant pertinemment bien dans quel cadre chacune irait. Les tons de l'image et la bordure qui allait avec étaient parfaitement assortis. L'ensemble était remarquablement harmonieux. Il prit les trois cadres, les mit dans un sac, attrapa les fleurs qu'il avait juste eu le temps de faire tremper dans un vase, et ils refirent le chemin en sens inverse.
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Amandine

Amandine


Messages : 153
Date d'inscription : 29/08/2009

Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptyMar 10 Nov - 22:45

La main de Lucie était inerte dans celle de Véronique, sa mère.
Lucie respirait mais elle était entre la vie et la mort après cet horrible accident de voiture. Véronique avait été avec elle, elle avait vu les yeux de Lucie se fermer, alors qu'elles venaient toutes les deux de se disputer pour une sortie que Véronique ne voulait pas accorder à sa fille, alors que juste après, une voiture s'était encastrée dans la leur dans une accélération trop forte et que les deux véhicules avaient valsés dans le décor.

- Bonjour, madame.
- Bonjour, Elisa.
Elisa était la meilleure amie de Lucie. Véronique et cette dernière se rendaient chez elle en empruntant l'autoroute lors de l'accident.
Elisa s'assit sur le l'unique et vieux fauteuil qui était dans la pièce, replia sa veste qu'elle coinça derrière son dos et regarda celle qu'elle considérait comme une soeur, qui semblait paisiblement endormie.
- Tu me manques, Lu, murmura-t-elle.

Elisa était une fille que Véronique n'avait jamais réussit à comprendre. Le caractère de la jeune chinoise était si semblable à celui de Lucie... Mais Véronique n'avait jamais compris Lucie.
Elle avait vu tant de fois les deux filles, silencieuses, à la sortie de l'école, fixer le ciel ou un point quelconque en souriant sans raison. Elles ne se téléphonaient jamais, mais s'écrivaient de nombreuses lettres, même si elles se voyaient le lendemain à l'école. Chaque fois qu'Elisa venait à la maison, Véronique surprenait les deux amies lisant sur le lit de sa fille, côte à côte, de vieux classiques qu'elles avaient trouvés au grenier.
Elisa ressemblait énormément à Lucie. Elle souriait rarement, mais l'éclat de ses iris, les contours de sa bouche et le plissement de ses yeux laissaient à croire qu'elle riait sans cesse intérieurement. Elle semblait avoir peu d'amis, travaillait beaucoup, s'adonnait à peu d'activités, et elle semblait pourtant si heureuse. Elle était toujours d'humeur calme et ne parlait que pour dire le strict nécessaire. Les réponses qu'elle donnait aux questions qu'on lui posait semblaient toujours, à première vue, n'avoir aucun lien avec le sujet abordé. Beaucoup, pour cette raison, la croyaient dérangée. Mais si l'on faisait attention, en réfléchissant longtemps, on se rendait compte qu'elle avait répondu avec une précision implacable à la question, mais de manière toujours indirecte, poétique... intelligente. C'était un phénomène dur à expliquer. Lucie et son amie faisaient toujours preuve d'une sagesse qu'on attribue généralement aux arrière-grand-pères.
Et alors que la personne qui lui était la plus chère au monde était au portes de la mort, Elisa restait simplement assise dans un vieux fauteuil, silencieuse et calme comme toujours, et disait à celle qui ne pouvait plus l'entendre qu'elle lui manquait. Tout simplement.

Véronique pleurait silencieusement et Elisa ne semblait pas s'en rendre compte. Parfois, on aurait pu dire qu'elle allait éclater de rire, comme si tout ceci n'était qu'une bonne blague, parfois elle semblait immergée dans le désespoir.
Puis, la porte s'ouvrit encore et une infirmière entra, suivie d'un grand garçon qui paraissait avoir poussé trop vite. Il avait l'air un peu perdu, comme s'il ne savait pas comment il était arrivé là. Elisa lui sourit gentiment quand il s'avança vers elle. Il fit un geste de la tête à Véronique pour lui dire bonjour, tous deux ne se connaissaient pas.
Ce garçon s'appelait Jonathan. Il avait dix-sept ans, et avait rencontré Lucie deux ans auparavant au rayon littérature française, lettre B, de la bibliothèque communale. Il avait attrapé "Eugénie Grandet" deux secondes avant elle. En la voyant faire un pas en arrière, déçue, il lui avait proposé de lui laisser le livre. Elle avait refusé. Il avait insisté. Elle avait accepté. Ils s'étaient revus le lendemain, puis le surlendemain, dans cette même bibliothèque.
Ce garçon était le premier et unique amour de Lucie. Elle ne lui avait jamais avoué.
Elisa lui avait demandé de venir, alors il était venu.
Il prit une chaise et s'assit près du lit. Il regarda longtemps Lucie, silencieux, puis se leva et repartit une minute avant que l'infirmière ne viennent signaler la fin des visites.
Véronique songea qu'elle avait encore affaire à quelqu'un d'étrange, et commença à se demander si ce n'était pas elle, dans toute l'histoire, qui avait un problème.

Le lendemain, Jonathan revint de nouveau vers 16h, accompagné d'Elisa, encore une fois. Mais Elisa ne resta pas. Jonathan s'assit en face de Véronique et sorti de son sac une feuille de papier sur laquelle il commença à écrire. Une demi-heure plus tard, il retournait la page et encore quelques secondes après il plia la feuille qu'il déposa sur la table de chevet à côté du lit de Lucie. Il jeta un regard d'avertissement à Véronique puis s'en alla.
Véronique ouvrit la lettre et lut.

"Lucie,

J'aurais aimé pouvoir te dire ce que tu vas lire dans d'autres circonstances. J'aurais aimé pouvoir te le dire devant une certaine bibliothèque, où nous nous sommes rencontrés il y a deux ans. Ou sous le saule pleureur au fond de ton jardin, où nous avons passé tant de temps ensemble. Ou encore sur le banc au bord du lac où nous allions parfois pour ne rien faire.
J'aurais aimé qu'il neige ce jour-là. Tu aurais eu froid, et je t'aurais donné mon manteau. Tu m'aurais regardé droit dans les yeux, comme tu le fais toujours quand nous sommes seuls tous les deux. J'aurais rougi de gêne, à l'idée de ce que je me préparerais à te dire, mais tu aurais attribué cela à la morsure du froid. On serait restés sans parler, comme d'habitude, car le silence ne gêne que celui qui ne sait pas penser en commun avec son voisin. C'est la chose que j'ai toujours préféré faire avec toi. Penser à deux.
Moi, donc, j'aurais rougi très fort. Puis j'aurais passé ma main dans tes cheveux que le vent éparpillerait pour les remettre à leur place. Je sais comment tu aurais réagi, ton imitation de la tomate aurait été encore meilleure que la mienne. Alors j'aurais dit que Balzac était mon écrivain préféré car c'était grace à lui qu'on se connaissait, et tu aurais souri. Je me souviens qu'une fois, tu m'as dit penser que la manière la plus romantique de déclarer son amour à une fille est de l'embrasser. Au bon moment. J'aurais jugé qu'on était en plein dans ce bon moment, alors je t'aurais embrassée. J'aurais attendu une claque. Dans mes rêves, elle ne serait pas venue. Et on aurait rien dit d'autre. On aurait continué à se regarder alors que j'aurais essayé de ne pas me noyer dans tes yeux.
Hier, Elisa m'a amené ici, dans cette chambre qui sent la maladie et la souffrance. J'espère que tu ne ressens rien de tout ça. J'ai vu ta mère, aussi, pour la première fois. Je ne l'imaginais pas comme ça. Tu disais qu'elle était si souvent gaie. Tu ne la reconnaitrais pas. C'est ce qu'Elisa décrivait aussi: un mort-vivant. Moi qui aimais tant cette lumière de vie sur ton visage qui maintenant a l'air simplement paisible, reposé, elle qui te ressemble tellement semble dépérir.
J'ai peur de te perdre, Lucie.
Mais je crois que des fois on n'a pas le choix. Alors je vais te dire dans cette lettre ce que j'aurais aimé te dire ailleurs, devant une bibliothèque, sous un saule pleureur, assis sur un banc au bord du lac. Je t'aime, Lucie. Tu ne le sauras peut-être jamais. Mais au moins, je te l'aurai dit.

Jonathan"

Véronique reposa la lettre en pleurant. Elle regarda sa fille puis quitta la chambre pour aller boire un café et se remettre de ses émotions.

- Asseyez-vous.
Les élèves exécutèrent la demande de leur titulaire. Monsieur Thibault les regarda d'un air grave.
- Lucie est dans le coma. Elle va peut-être mourir.
-Quoi? s'étonnèrent, horrifiés, les élèves. Ils avaient bien remarqué que ça faisait quelque temps que Lucie était absente de la classe, mais ils étaient loin d'imaginer quelque chose d'aussi grave.
- Elle a eu un accident de voiture, et est à l'hôpital Saint-Joseph. Pour ceux qui désirent aller la voir...
Dans la douleur, le titulaire était satisfait de lui-même. Il avait annoncé à sa classe la nouvelle, sans s'effondrer, d'un coup, le plus dur était passé. Quoique... Maintenant il allait devoir affronter toutes les questions de ses élèves, de celles auxquelles il savait répondre aux plus précises. Et là encore il risquait de craquer à tout moment, tellement cette histoire lui en rappelait une autre, celle de sa propre fille, elle-même décédée d'un accident de voiture quelques années auparavant. Mais sa femme l'avait préparé à cette épreuve en lui disant que, justement, il saurait dire aux élèves ce qu'il était important de faire pour Lucie et sa famille, et ce qui au contraire, retournerait le couteau dans la plaie. Mais cela promettait quand même de ne pas être facile.
La classe, quant à elle, était sous le choc. Les élèves avaient bien remarqué l'air grave de leur professeur en entrant dans la classe ce matin, mais s'attendaient à tout autre chose. Marc et Zoé prévoyaient un sermon car ils avaient triché à l'interro de latin de la semaine d'avant, Julien et David s'attendaient à des reproches concernant les injures qu'ils avaient proféré à des élèves de deux ans en moins qu'eux... Chacun avait sa crainte, mais le discours du titulaire avait été bien pire que tout ce qu'ils avaient pu imaginer.
Le regard du professeur s'attarda un instant sur une chaise vide au fond de la classe. Juste à côté, Elisa était assise et le regardait fixement. Sans ciller. Alors que Zoé et quelques autres qui n'étaient pourtant pas très proche de Lucie s'étaient mis à pleurer, Elisa semblait ne rien ressentir, son visage gardait son calme sempiternel.
- Qu'est-ce qui s'est vraiment passé, monsieur? lança Julien. Quand est-ce qu'elle pourrait revenir?
Elisa ne laissa pas le temps à monsieur Thibault de répondre; avant même qu'il n'ait pu ouvrir la bouche, elle lui avait répondu:
- Elle est heureuse, pour le moment. Elle ne s'est pas encore rendue compte de la prison dans laquelle elle se trouve.
En temps normal, tous les élèves auraient soupiré et n'auraient prêté aucune attention à ce qu'Elisa venait de dire. Elle était folle, c'était comme ça, tout le monde le savait.
Mais là, elle parlait - fait déjà rare en soi; de surcroît, elle parlait très calmement de sa meilleure amie dans le coma.
Et même si elle n'avait pas répondu à la question, Julien ne demanda pas plus de précisions. Chloé, entre deux sanglots, demanda, directement à Elisa :
- Y a... plus... plus de chances qu'elle revienne ou...
- Arrête Chloé... Parle pas... pas... de malheurs, coupa Zoé.
Elisa, après avoir vu la mine déconfite de son titulaire, se décida à répondre, toujours sans laisser paraître d'émotion, quelle qu'elle soit:
- On n'en sait rien, Chloé. Pour l'instant, elle a autant de chances de survivre que l'inverse. Il faut juste garder espoir...
A ce moment-là, Monsieur Thibault commença à se sentir mal. Il prit sa tête entre ses mains, et sortit de la classe précipitamment.

Jamais l'infirmière n'avait vu autant de monde dans une chambre. Et certains étaient restés dans le couloir, de surcroît. Toute une classe autour d'une comateuse. Certains étaient assis sur les fauteuils, deux ou trois sur le bord du lit, d'autres encore restaient debout. Certains pleuraient. Certains regardaient autour d'eux, comme perdus; certains la fixaient, elle; certains regardaient avec une fascination craintive la machine qui retenait toujours Lucie en vie.
Ils avaient tous des attitudes différentes, mais tous étaient présents. Apparemment, la jeune fille devait être fort appréciée à l'école pour qu'autant de monde vienne la voir. C'était les élèves qui avaient décidé de leur propre chef de venir tous ensemble, sans que leur titulaire n'ait rien à dire. Et maintenant cela faisait presqu'une demi-heure qu'ils étaient là, muets, dans la chambre d'hôpital. Lucie était toujours très sereine, n'avait hélas pas bougé malgré une certaine agitation - très silencieuse, certes, mais tout de même présente- lors de l'arrivée de ses compagnons.
Soudain, Marc se leva et sortit un CD de son sac. Il avait aperçu un lecteur sur une petite table. Il s'en approcha et fit jouer son CD, calmement. La musique des Beatles remplit la pièce, tout en douceur. Toute la classe savait que c'était le groupe favori de Lucie, car elle en avait parlé une fois, lorsqu'elle avait été forcée de passer devant la classe pour se présenter, en début d'année. Quelques élèves se mirent à pleurer, ce qui sembla contagieux. Lorsque les derniers accords de la chansons s'appaisèrent dans la pièce bondée, deux personnes sur trois étaient en larmes. Elisa n'en faisait pas partie. Le garçon qui venait d'entrer non plus. Les élèves ne remarquèrent pas directement ce grand brun, et ne furent intrigués par lui qu'une fois que, la visite terminée, il resta seul avec Elisa dans la chambre, sur accord de l'infirmière.
Jonathan fixait le visage de Lucie avec des airs de martyrs quand Elisa se leva.
- Tu viens? proposa-t-elle doucement.
Il se leva et la suivit après un dernier regard à la jeune fille étendue dans son lit. Ils marchèrent silencieusement dans la ville, suivant le hasard de leurs directions, sans vraiment faire attention à leur itinéraire. Et ils arrivèrent devant la maison de Lucie.
Elisa sonna à la porte et entra sans attendre de réponse. Véronique était à l'intérieur, elle releva les yeux d'un rapport qu'elle était en train de lire pour son travail. Elle s'était accoutumée des entrées quelque peu inhabituelles de la meilleure amie de sa fille et vint lui dire bonjour. Elle reconnut également le garçon qui lui avait écrit la lettre et se mordit violemment les lèvres pour ne pas pleurer à nouveau.
Elisa entraîna Jonathan dans les escaliers puis dans la chambre de Lucie. Elle farfouilla un peu dans son bureau et finit par lui montrer le journal intime de celle-ci. Il avait un cadenas mais Elisa en avait la clé qui pendait autour de son cou.
- Elle me l'a donnée en signe de confiance, répondit-elle avant qu'il n'ait pu lui poser la question.
Elle l'ouvrit et tourna les pages jusqu'à la dernière sur laquelle Lucie avait écrit:

"Je suis terriblement amoureuse de toi, Jonathan."

Le jeune homme fit un pas en arrière, de surprise. Il n'en revenait pas.
-T'y crois pas, hein, remarqua Elisa. Je le savais. Tout le monde est comme ça. Quand une personne aime quelqu'un, elle croit jamais que ça pourrait être réciproque. Vous êtes tellement pessimistes quand vous êtes amoureux...
Jonathan aurait voulu lui répondre que si elle avait déjà aimé quelqu'un d'amour, elle saurait que c'est humain de penser que c'est obligatoirement une relation à sens unique et qu'on a aucune chance avec l'autre. Mais il se retint.
Lucie était dans le coma depuis une semaine. Depuis une semaine il ne lui avait plus parlé, et c'était dans cette solitude qu'elle lui disait ce qu'il désirait le plus entendre, depuis si longtemps.
Il ignorait que Lucie avait un journal intime. Il le prit des mains d'Elisa avec hésitation, et celle-ci ouvrit les mains en signe d'accord. Elle savait que Lucie aurait voulu qu'il le lise dans un cas pareil.
Jonathan ne tourna pas directement la page. Il relu tout d'abord cette phrase quelques dizaines de fois.
"Je suis terriblement amoureuse de toi, Jonathan."
Il caressa le papier du bout des doigts. Puis il se rendit compte qu'il n'était pas seul, et ouvrit le carnet à une page au hasard.
"Je pense à lui tout le temps. Voilà deux ans que c'est ainsi. Il devrait être abîmé par mes pensées, à force."
Jonathan changea de page.
"Il paraît que quand notre coeur bat trop vite, on perd des secondes de notre vie. J'ai passé la journée avec Jonathan. J'ai dû perdre plusieurs jours de ma vie, aujourd'hui."
"J'aimerais tellement qu'il m'aime, lui aussi."
"Je n'oserai jamais faire le premier pas. J'en suis tout simplement incapable.
Il ne le fera pas, lui, il ne m'aime pas.
Je vais mourir vieille fille."
"Je suis tellement jalouse de cette fille. Il lui envoie tout le temps des messages. Il parle beaucoup d'elle. Elle s'appelle Catherine. Elle est belle et gentille, c'est la fille parfaite. Au moins il a bon goût."
"Est-ce normal d'aimer une même personne à ce point pendant deux ans, sans qu'il ne se passe rien entre vous?"
"S'il y a bien un sentiment qui n'aurait jamais dû exister, c'est cette jalousie qui me ronge sans cesse et que je hais plus que tout."

Jonathan cessa de lire. Toutes ces phrases ne semblaient parler que de lui. Il aurait voulu dire immédiatement à Lucie que Catherine n'était qu'une simple amie. Qu'elle n'était rien par rapport à elle. Il aurait voulu s'excuser de lui avair fait du mal, de l'avoir rendue triste. Il aurait voulu la prendre dans ses bras et la serrer aussi fort que possible, lui envoyer un message si elle n'était pas avec lui, à l'instant même. Il aurait voulu faire tant des choses.
Jonathan réouvrit le carnet à la dernière page. Il prit un bic sur le bureau de Lucie et traça, lentement, de sa plus belle écriture:
"Nous avons fait une belle erreur, Lucie. Nous avons perdu tellement de temps. Et je suis horriblement déçu à l'idée que ce qui aurait dû se passer entre nous n'aura peut-être jamais lieu. Qu'est-ce que l'espoir? Est-ce cette chose qui m'a quitté depuis longtemps, et qui m'amènerais sans doute à penser que tu reviendras peut-être à la vie? Sert-elle vraiment à quelque chose?
Si tu m'aimes autant que moi je t'aime, alors on aura vraiment raté quelque chose."
- Bravo. Ca vaut vraiment la peine de lui écrire ça maintenant. La prochaine fois, tu y penseras un peu plus tôt, d'accord?
Elle lui arracha le carnet des mains, le referma et le remit à sa place; puis elle quitta la chambre, Jonathan sur ses talons.
C'était un peu rude comme réplique mais bon, il savait qu'il l'avait bien mérité. Il se promit que, s'il venait un jour où il aimerait une autre que Lucie, il lui dirait beaucoup, beaucoup plus tôt. Il avait fait une erreur et ne tenait pas à la commettre à nouveau.
Jonathan demanda: "Et maintenant, on fait quoi?" Elisa lui répondit que c'était à lui de décider, qu'il avait toutes les clés en main, qu'il n'avait plus qu'à ouvrir la bonne porte.
Pas tout à fait satisfait de sa réponse, mais libre de faire son propre choix, Jonathan descendit les escaliers quatre à quatre, salua la maman, et sortit de la maison en tirant Elisa. Celle-ci ne posait pas de questions, elle savait que si sa meilleure amie l'avait choisi, c'était quelqu'un à qui on pouvait faire confiance. Il l'entraîna quelques rues plus loin, sur la place du marché. Il avait décidé de rendre la chambre de sa bien aimée encore plus belle et plus accueillante qu'elle ne l'était déjà, pour qu'elle soit à l'image de son occupante. Avec l'aide précieuse de son amie, il acheta un bouquet de tulipes blanches, et acheta plusieurs cadres, de couleurs magnifiques, qui s'assortiraient à merveille avec ce qui se trouvait déjà dans la chambre. Heureusement, il n'habitait pas très loin de la ville. Il demanda à Elisa si elle voulait l'accompagner chez lui, et elle accepta. Ils prirent donc le bus pendant dix petites minutes, puis dès qu'ils arrivèrent à l'arrêt qui se trouvait à quelques mètres de leur destination, ils sortirent du bus en courant, s'engouffrèrent essouflés dans la maison et foncèrent dans la pièce où se trouvaient les ordinateurs. Pendant que la machine démarrait, le garçon expliqua qu'il allait imprimer des photos sur lesquelles il se trouvait en compagnie de Lucie, afin que, en plus de décorer la pièce pendant son coma, elle voie directement quand elle se réveille qu'il est également fou d'elle. Enchantée par la motivation de son ami, Elisa le regardait faire. Il était tellement acharné, à essayer de trouver dans tout ses fichiers les trois plus belles photos d'eux deux, que c'en était réellement émouvant. Le garçon débordait d'amour, on aurait dit qu'il aurait donné sa vie pour sauver celle de sa chérie. Ce qui était probablement le cas, d'ailleurs. Après un très très long moment pendant lequel les photos furent observées une par une pour vraiment n'en sélectionner au final que les trois meilleures sous tous points de vue, Jonathan les imprima et les mit dans les cadres. C'était un véritable artiste. Sans l'avoir expliqué, il avait choisi les photos en sachant pertinemment bien dans quel cadre chacune irait. Les tons de l'image et la bordure qui allait avec étaient parfaitement assortis. L'ensemble était remarquablement harmonieux. Il prit les trois cadres, les mit dans un sac, attrapa les fleurs qu'il avait juste eu le temps de faire tremper dans un vase, et ils refirent le chemin en sens inverse.






Pas le temps d'écrire une suite mais histoire de ne pas oublier, j'ai corrigÉ la grosse faute de Camille Surprised Very Happy


Dernière édition par Amandine le Ven 13 Nov - 19:52, édité 1 fois (Raison : Moi? J'ai fait une faute? mais non xD)
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Camille

Camille


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Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptyMer 11 Nov - 21:49

Chuut =D
Ta faute à toi, elle est encore plus grosse 8D.

Il se promit que, s'il venait un jour où il aimerait une autre que Lucie, il lui dirait beaucoup, beaucoup plus tôt.
C'est étrange cette phrase, on mettrait pas plutot aimait? Je sais pas mais ça me perturbe xD.

"Je suis tellement jalouse de cette fille. Il lui envoie tout le temps des messages. Il parle beaucoup d'elle. Elle s'appelle Catherine. Elle est belle et gentille, c'est la fille parfaite. Au moins il a bon goût."

Purée xD Camille tout ce que t'as écrit c'est pas une histoire, c'est exactement ce que tu ressens xD C'est de la triche 8D


=D Quel écrivain ne serait pas ne fut-ce qu'un tout petit peu influencé par ses sentiments dans ses romans? Alors une amatrice comme moi... 8D

Et le cours de religion genre je m'en souviens pas non plus mais bon xD C'est sûrement inconscient tout ça

Vous ne vous rappelez pas des relations à sens unique? Bande de nulles xD


La main de Lucie était inerte dans celle de Véronique, sa mère.
Lucie respirait mais elle était entre la vie et la mort après cet horrible accident de voiture. Véronique avait été avec elle, elle avait vu les yeux de Lucie se fermer, alors qu'elles venaient toutes les deux de se disputer pour une sortie que Véronique ne voulait pas accorder à sa fille, alors que juste après, une voiture s'était encastrée dans la leur dans une accélération trop forte et que les deux véhicules avaient valsés dans le décor.

- Bonjour, madame.
- Bonjour, Elisa.
Elisa était la meilleure amie de Lucie. Véronique et cette dernière se rendaient chez elle en empruntant l'autoroute lors de l'accident.
Elisa s'assit sur le l'unique et vieux fauteuil qui était dans la pièce, replia sa veste qu'elle coinça derrière son dos et regarda celle qu'elle considérait comme une soeur, qui semblait paisiblement endormie.
- Tu me manques, Lu, murmura-t-elle.

Elisa était une fille que Véronique n'avait jamais réussit à comprendre. Le caractère de la jeune chinoise était si semblable à celui de Lucie... Mais Véronique n'avait jamais compris Lucie.
Elle avait vu tant de fois les deux filles, silencieuses, à la sortie de l'école, fixer le ciel ou un point quelconque en souriant sans raison. Elles ne se téléphonaient jamais, mais s'écrivaient de nombreuses lettres, même si elles se voyaient le lendemain à l'école. Chaque fois qu'Elisa venait à la maison, Véronique surprenait les deux amies lisant sur le lit de sa fille, côte à côte, de vieux classiques qu'elles avaient trouvés au grenier.
Elisa ressemblait énormément à Lucie. Elle souriait rarement, mais l'éclat de ses iris, les contours de sa bouche et le plissement de ses yeux laissaient à croire qu'elle riait sans cesse intérieurement. Elle semblait avoir peu d'amis, travaillait beaucoup, s'adonnait à peu d'activités, et elle semblait pourtant si heureuse. Elle était toujours d'humeur calme et ne parlait que pour dire le strict nécessaire. Les réponses qu'elle donnait aux questions qu'on lui posait semblaient toujours, à première vue, n'avoir aucun lien avec le sujet abordé. Beaucoup, pour cette raison, la croyaient dérangée. Mais si l'on faisait attention, en réfléchissant longtemps, on se rendait compte qu'elle avait répondu avec une précision implacable à la question, mais de manière toujours indirecte, poétique... intelligente. C'était un phénomène dur à expliquer. Lucie et son amie faisaient toujours preuve d'une sagesse qu'on attribue généralement aux arrière-grand-pères.
Et alors que la personne qui lui était la plus chère au monde était au portes de la mort, Elisa restait simplement assise dans un vieux fauteuil, silencieuse et calme comme toujours, et disait à celle qui ne pouvait plus l'entendre qu'elle lui manquait. Tout simplement.

Véronique pleurait silencieusement et Elisa ne semblait pas s'en rendre compte. Parfois, on aurait pu dire qu'elle allait éclater de rire, comme si tout ceci n'était qu'une bonne blague, parfois elle semblait immergée dans le désespoir.
Puis, la porte s'ouvrit encore et une infirmière entra, suivie d'un grand garçon qui paraissait avoir poussé trop vite. Il avait l'air un peu perdu, comme s'il ne savait pas comment il était arrivé là. Elisa lui sourit gentiment quand il s'avança vers elle. Il fit un geste de la tête à Véronique pour lui dire bonjour, tous deux ne se connaissaient pas.
Ce garçon s'appelait Jonathan. Il avait dix-sept ans, et avait rencontré Lucie deux ans auparavant au rayon littérature française, lettre B, de la bibliothèque communale. Il avait attrapé "Eugénie Grandet" deux secondes avant elle. En la voyant faire un pas en arrière, déçue, il lui avait proposé de lui laisser le livre. Elle avait refusé. Il avait insisté. Elle avait accepté. Ils s'étaient revus le lendemain, puis le surlendemain, dans cette même bibliothèque.
Ce garçon était le premier et unique amour de Lucie. Elle ne lui avait jamais avoué.
Elisa lui avait demandé de venir, alors il était venu.
Il prit une chaise et s'assit près du lit. Il regarda longtemps Lucie, silencieux, puis se leva et repartit une minute avant que l'infirmière ne viennent signaler la fin des visites.
Véronique songea qu'elle avait encore affaire à quelqu'un d'étrange, et commença à se demander si ce n'était pas elle, dans toute l'histoire, qui avait un problème.

Le lendemain, Jonathan revint de nouveau vers 16h, accompagné d'Elisa, encore une fois. Mais Elisa ne resta pas. Jonathan s'assit en face de Véronique et sorti de son sac une feuille de papier sur laquelle il commença à écrire. Une demi-heure plus tard, il retournait la page et encore quelques secondes après il plia la feuille qu'il déposa sur la table de chevet à côté du lit de Lucie. Il jeta un regard d'avertissement à Véronique puis s'en alla.
Véronique ouvrit la lettre et lut.

"Lucie,

J'aurais aimé pouvoir te dire ce que tu vas lire dans d'autres circonstances. J'aurais aimé pouvoir te le dire devant une certaine bibliothèque, où nous nous sommes rencontrés il y a deux ans. Ou sous le saule pleureur au fond de ton jardin, où nous avons passé tant de temps ensemble. Ou encore sur le banc au bord du lac où nous allions parfois pour ne rien faire.
J'aurais aimé qu'il neige ce jour-là. Tu aurais eu froid, et je t'aurais donné mon manteau. Tu m'aurais regardé droit dans les yeux, comme tu le fais toujours quand nous sommes seuls tous les deux. J'aurais rougi de gêne, à l'idée de ce que je me préparerais à te dire, mais tu aurais attribué cela à la morsure du froid. On serait restés sans parler, comme d'habitude, car le silence ne gêne que celui qui ne sait pas penser en commun avec son voisin. C'est la chose que j'ai toujours préféré faire avec toi. Penser à deux.
Moi, donc, j'aurais rougi très fort. Puis j'aurais passé ma main dans tes cheveux que le vent éparpillerait pour les remettre à leur place. Je sais comment tu aurais réagi, ton imitation de la tomate aurait été encore meilleure que la mienne. Alors j'aurais dit que Balzac était mon écrivain préféré car c'était grace à lui qu'on se connaissait, et tu aurais souri. Je me souviens qu'une fois, tu m'as dit penser que la manière la plus romantique de déclarer son amour à une fille est de l'embrasser. Au bon moment. J'aurais jugé qu'on était en plein dans ce bon moment, alors je t'aurais embrassée. J'aurais attendu une claque. Dans mes rêves, elle ne serait pas venue. Et on aurait rien dit d'autre. On aurait continué à se regarder alors que j'aurais essayé de ne pas me noyer dans tes yeux.
Hier, Elisa m'a amené ici, dans cette chambre qui sent la maladie et la souffrance. J'espère que tu ne ressens rien de tout ça. J'ai vu ta mère, aussi, pour la première fois. Je ne l'imaginais pas comme ça. Tu disais qu'elle était si souvent gaie. Tu ne la reconnaitrais pas. C'est ce qu'Elisa décrivait aussi: un mort-vivant. Moi qui aimais tant cette lumière de vie sur ton visage qui maintenant a l'air simplement paisible, reposé, elle qui te ressemble tellement semble dépérir.
J'ai peur de te perdre, Lucie.
Mais je crois que des fois on n'a pas le choix. Alors je vais te dire dans cette lettre ce que j'aurais aimé te dire ailleurs, devant une bibliothèque, sous un saule pleureur, assis sur un banc au bord du lac. Je t'aime, Lucie. Tu ne le sauras peut-être jamais. Mais au moins, je te l'aurai dit.

Jonathan"

Véronique reposa la lettre en pleurant. Elle regarda sa fille puis quitta la chambre pour aller boire un café et se remettre de ses émotions.

- Asseyez-vous.
Les élèves exécutèrent la demande de leur titulaire. Monsieur Thibault les regarda d'un air grave.
- Lucie est dans le coma. Elle va peut-être mourir.
-Quoi? s'étonnèrent, horrifiés, les élèves. Ils avaient bien remarqué que ça faisait quelque temps que Lucie était absente de la classe, mais ils étaient loin d'imaginer quelque chose d'aussi grave.
- Elle a eu un accident de voiture, et est à l'hôpital Saint-Joseph. Pour ceux qui désirent aller la voir...
Dans la douleur, le titulaire était satisfait de lui-même. Il avait annoncé à sa classe la nouvelle, sans s'effondrer, d'un coup, le plus dur était passé. Quoique... Maintenant il allait devoir affronter toutes les questions de ses élèves, de celles auxquelles il savait répondre aux plus précises. Et là encore il risquait de craquer à tout moment, tellement cette histoire lui en rappelait une autre, celle de sa propre fille, elle-même décédée d'un accident de voiture quelques années auparavant. Mais sa femme l'avait préparé à cette épreuve en lui disant que, justement, il saurait dire aux élèves ce qu'il était important de faire pour Lucie et sa famille, et ce qui au contraire, retournerait le couteau dans la plaie. Mais cela promettait quand même de ne pas être facile.
La classe, quant à elle, était sous le choc. Les élèves avaient bien remarqué l'air grave de leur professeur en entrant dans la classe ce matin, mais s'attendaient à tout autre chose. Marc et Zoé prévoyaient un sermon car ils avaient triché à l'interro de latin de la semaine d'avant, Julien et David s'attendaient à des reproches concernant les injures qu'ils avaient proféré à des élèves de deux ans en moins qu'eux... Chacun avait sa crainte, mais le discours du titulaire avait été bien pire que tout ce qu'ils avaient pu imaginer.
Le regard du professeur s'attarda un instant sur une chaise vide au fond de la classe. Juste à côté, Elisa était assise et le regardait fixement. Sans ciller. Alors que Zoé et quelques autres qui n'étaient pourtant pas très proche de Lucie s'étaient mis à pleurer, Elisa semblait ne rien ressentir, son visage gardait son calme sempiternel.
- Qu'est-ce qui s'est vraiment passé, monsieur? lança Julien. Quand est-ce qu'elle pourrait revenir?
Elisa ne laissa pas le temps à monsieur Thibault de répondre; avant même qu'il n'ait pu ouvrir la bouche, elle lui avait répondu:
- Elle est heureuse, pour le moment. Elle ne s'est pas encore rendue compte de la prison dans laquelle elle se trouve.
En temps normal, tous les élèves auraient soupiré et n'auraient prêté aucune attention à ce qu'Elisa venait de dire. Elle était folle, c'était comme ça, tout le monde le savait.
Mais là, elle parlait - fait déjà rare en soi; de surcroît, elle parlait très calmement de sa meilleure amie dans le coma.
Et même si elle n'avait pas répondu à la question, Julien ne demanda pas plus de précisions. Chloé, entre deux sanglots, demanda, directement à Elisa :
- Y a... plus... plus de chances qu'elle revienne ou...
- Arrête Chloé... Parle pas... pas... de malheurs, coupa Zoé.
Elisa, après avoir vu la mine déconfite de son titulaire, se décida à répondre, toujours sans laisser paraître d'émotion, quelle qu'elle soit:
- On n'en sait rien, Chloé. Pour l'instant, elle a autant de chances de survivre que l'inverse. Il faut juste garder espoir...
A ce moment-là, Monsieur Thibault commença à se sentir mal. Il prit sa tête entre ses mains, et sortit de la classe précipitamment.

Jamais l'infirmière n'avait vu autant de monde dans une chambre. Et certains étaient restés dans le couloir, de surcroît. Toute une classe autour d'une comateuse. Certains étaient assis sur les fauteuils, deux ou trois sur le bord du lit, d'autres encore restaient debout. Certains pleuraient. Certains regardaient autour d'eux, comme perdus; certains la fixaient, elle; certains regardaient avec une fascination craintive la machine qui retenait toujours Lucie en vie.
Ils avaient tous des attitudes différentes, mais tous étaient présents. Apparemment, la jeune fille devait être fort appréciée à l'école pour qu'autant de monde vienne la voir. C'était les élèves qui avaient décidé de leur propre chef de venir tous ensemble, sans que leur titulaire n'ait rien à dire. Et maintenant cela faisait presqu'une demi-heure qu'ils étaient là, muets, dans la chambre d'hôpital. Lucie était toujours très sereine, n'avait hélas pas bougé malgré une certaine agitation - très silencieuse, certes, mais tout de même présente- lors de l'arrivée de ses compagnons.
Soudain, Marc se leva et sortit un CD de son sac. Il avait aperçu un lecteur sur une petite table. Il s'en approcha et fit jouer son CD, calmement. La musique des Beatles remplit la pièce, tout en douceur. Toute la classe savait que c'était le groupe favori de Lucie, car elle en avait parlé une fois, lorsqu'elle avait été forcée de passer devant la classe pour se présenter, en début d'année. Quelques élèves se mirent à pleurer, ce qui sembla contagieux. Lorsque les derniers accords de la chansons s'appaisèrent dans la pièce bondée, deux personnes sur trois étaient en larmes. Elisa n'en faisait pas partie. Le garçon qui venait d'entrer non plus. Les élèves ne remarquèrent pas directement ce grand brun, et ne furent intrigués par lui qu'une fois que, la visite terminée, il resta seul avec Elisa dans la chambre, sur accord de l'infirmière.
Jonathan fixait le visage de Lucie avec des airs de martyrs quand Elisa se leva.
- Tu viens? proposa-t-elle doucement.
Il se leva et la suivit après un dernier regard à la jeune fille étendue dans son lit. Ils marchèrent silencieusement dans la ville, suivant le hasard de leurs directions, sans vraiment faire attention à leur itinéraire. Et ils arrivèrent devant la maison de Lucie.
Elisa sonna à la porte et entra sans attendre de réponse. Véronique était à l'intérieur, elle releva les yeux d'un rapport qu'elle était en train de lire pour son travail. Elle s'était accoutumée des entrées quelque peu inhabituelles de la meilleure amie de sa fille et vint lui dire bonjour. Elle reconnut également le garçon qui lui avait écrit la lettre et se mordit violemment les lèvres pour ne pas pleurer à nouveau.
Elisa entraîna Jonathan dans les escaliers puis dans la chambre de Lucie. Elle farfouilla un peu dans son bureau et finit par lui montrer le journal intime de celle-ci. Il avait un cadenas mais Elisa en avait la clé qui pendait autour de son cou.
- Elle me l'a donnée en signe de confiance, répondit-elle avant qu'il n'ait pu lui poser la question.
Elle l'ouvrit et tourna les pages jusqu'à la dernière sur laquelle Lucie avait écrit:

"Je suis terriblement amoureuse de toi, Jonathan."

Le jeune homme fit un pas en arrière, de surprise. Il n'en revenait pas.
-T'y crois pas, hein, remarqua Elisa. Je le savais. Tout le monde est comme ça. Quand une personne aime quelqu'un, elle croit jamais que ça pourrait être réciproque. Vous êtes tellement pessimistes quand vous êtes amoureux...
Jonathan aurait voulu lui répondre que si elle avait déjà aimé quelqu'un d'amour, elle saurait que c'est humain de penser que c'est obligatoirement une relation à sens unique et qu'on a aucune chance avec l'autre. Mais il se retint.
Lucie était dans le coma depuis une semaine. Depuis une semaine il ne lui avait plus parlé, et c'était dans cette solitude qu'elle lui disait ce qu'il désirait le plus entendre, depuis si longtemps.
Il ignorait que Lucie avait un journal intime. Il le prit des mains d'Elisa avec hésitation, et celle-ci ouvrit les mains en signe d'accord. Elle savait que Lucie aurait voulu qu'il le lise dans un cas pareil.
Jonathan ne tourna pas directement la page. Il relu tout d'abord cette phrase quelques dizaines de fois.
"Je suis terriblement amoureuse de toi, Jonathan."
Il caressa le papier du bout des doigts. Puis il se rendit compte qu'il n'était pas seul, et ouvrit le carnet à une page au hasard.
"Je pense à lui tout le temps. Voilà deux ans que c'est ainsi. Il devrait être abîmé par mes pensées, à force."
Jonathan changea de page.
"Il paraît que quand notre coeur bat trop vite, on perd des secondes de notre vie. J'ai passé la journée avec Jonathan. J'ai dû perdre plusieurs jours de ma vie, aujourd'hui."
"J'aimerais tellement qu'il m'aime, lui aussi."
"Je n'oserai jamais faire le premier pas. J'en suis tout simplement incapable.
Il ne le fera pas, lui, il ne m'aime pas.
Je vais mourir vieille fille."
"Je suis tellement jalouse de cette fille. Il lui envoie tout le temps des messages. Il parle beaucoup d'elle. Elle s'appelle Catherine. Elle est belle et gentille, c'est la fille parfaite. Au moins il a bon goût."
"Est-ce normal d'aimer une même personne à ce point pendant deux ans, sans qu'il ne se passe rien entre vous?"
"S'il y a bien un sentiment qui n'aurait jamais dû exister, c'est cette jalousie qui me ronge sans cesse et que j'haïs plus que tout."

Jonathan cessa de lire. Toutes ces phrases ne semblaient parler que de lui. Il aurait voulu dire immédiatement à Lucie que Catherine n'était qu'une simple amie. Qu'elle n'était rien par rapport à elle. Il aurait voulu s'excuser de lui avair fait du mal, de l'avoir rendue triste. Il aurait voulu la prendre dans ses bras et la serrer aussi fort que possible, lui envoyer un message si elle n'était pas avec lui, à l'instant même. Il aurait voulu faire tant des choses.
Jonathan réouvrit le carnet à la dernière page. Il prit un bic sur le bureau de Lucie et traça, lentement, de sa plus belle écriture:
"Nous avons fait une belle erreur, Lucie. Nous avons perdu tellement de temps. Et je suis horriblement déçu à l'idée que ce qui aurait dû se passer entre nous n'aura peut-être jamais lieu. Qu'est-ce que l'espoir? Est-ce cette chose qui m'a quitté depuis longtemps, et qui m'amènerais sans doute à penser que tu reviendras peut-être à la vie? Sert-elle vraiment à quelque chose?
Si tu m'aimes autant que moi je t'aime, alors on aura vraiment raté quelque chose."
- Bravo. Ca vaut vraiment la peine de lui écrire ça maintenant. La prochaine fois, tu y penseras un peu plus tôt, d'accord?
Elle lui arracha le carnet des mains, le referma et le remit à sa place; puis elle quitta la chambre, Jonathan sur ses talons.
C'était un peu rude comme réplique mais bon, il savait qu'il l'avait bien mérité. Il se promit que, s'il venait un jour où il aimerait une autre que Lucie, il lui dirait beaucoup, beaucoup plus tôt. Il avait fait une erreur et ne tenait pas à la commettre à nouveau.
Jonathan demanda: "Et maintenant, on fait quoi?" Elisa lui répondit que c'était à lui de décider, qu'il avait toutes les clés en main, qu'il n'avait plus qu'à ouvrir la bonne porte.
Pas tout à fait satisfait de sa réponse, mais libre de faire son propre choix, Jonathan descendit les escaliers quatre à quatre, salua la maman, et sortit de la maison en tirant Elisa. Celle-ci ne posait pas de questions, elle savait que si sa meilleure amie l'avait choisi, c'était quelqu'un à qui on pouvait faire confiance. Il l'entraîna quelques rues plus loin, sur la place du marché. Il avait décidé de rendre la chambre de sa bien aimée encore plus belle et plus accueillante qu'elle ne l'était déjà, pour qu'elle soit à l'image de son occupante. Avec l'aide précieuse de son amie, il acheta un bouquet de tulipes blanches, et acheta plusieurs cadres, de couleurs magnifiques, qui s'assortiraient à merveille avec ce qui se trouvait déjà dans la chambre. Heureusement, il n'habitait pas très loin de la ville. Il demanda à Elisa si elle voulait l'accompagner chez lui, et elle accepta. Ils prirent donc le bus pendant dix petites minutes, puis dès qu'ils arrivèrent à l'arrêt qui se trouvait à quelques mètres de leur destination, ils sortirent du bus en courant, s'engouffrèrent essouflés dans la maison et foncèrent dans la pièce où se trouvaient les ordinateurs. Pendant que la machine démarrait, le garçon expliqua qu'il allait imprimer des photos sur lesquelles il se trouvait en compagnie de Lucie, afin que, en plus de décorer la pièce pendant son coma, elle voie directement quand elle se réveille qu'il est également fou d'elle. Enchantée par la motivation de son ami, Elisa le regardait faire. Il était tellement acharné, à essayer de trouver dans tous ses fichiers les trois plus belles photos d'eux deux, que c'en était réellement émouvant. Le garçon débordait d'amour, on aurait dit qu'il aurait donné sa vie pour sauver celle de sa chérie. Ce qui était probablement le cas, d'ailleurs. Après un très très long moment pendant lequel les photos furent observées une par une pour vraiment n'en sélectionner au final que les trois meilleures sous tous points de vue, Jonathan les imprima et les mit dans les cadres. C'était un véritable artiste. Sans l'avoir expliqué, il avait choisi les photos en sachant pertinemment bien dans quel cadre chacune irait. Les tons de l'image et la bordure qui allait avec étaient parfaitement assortis. L'ensemble était remarquablement harmonieux. Il prit les trois cadres, les mit dans un sac, attrapa les fleurs qu'il avait juste eu le temps de faire tremper dans un vase, et ils refirent le chemin en sens inverse.
Véronique regarda à nouveau les deux jeunes entrer dans la maison et monter dans la chambre de sa fille avec étonnement. Elle hésita à aller vérifier ce qu'ils faisaient, mais abandonné cette idée. Lucie aurait voulu qu'elle les laisse tranquilles.
Au premier étage, Jonathan entra pour la seconde fois cette journée dans la chambre de celle qu'il aimait. Bien qu'elle soit parfaitement rangée, il ne vit que deux endroits qui n'étaient pas envahis par les livres pour placer les cadres. Il en disposa deux sur la table de nuit, un sur le bureau. Il posa le vase de fleurs à côté de celui-ci, puis s'assit à nouveau sur le lit de Lucie, à la droite d'Elisa qui l'avait regardé faire. Ils entendirent le téléphone sonner au rez-de-chaussée. Machinalement, ils firent silence pour écouter la conversation. Véronique décrocha à la deuxième sonnerie:
"Allo?...Oui, c'est moi..."
Long silence.
"J'arrive tout de suite."
Le ton de sa voix ne plut pas à Jonathan et Elisa. La mère de Lucie monta les escaliers en courant et entra dans la chambre, en proie à un affolement soudain.
- Accompagnez-moi à l'hôpital. Nous partons tout de suite.
Les deux jeunes n'osèrent pas poser de question. Véronique roula si vite que ce fut un miracle s'ils n'eurent pas d'accident. Ils entrèrent dans le sombre bâtiment de béton et montèrent aux troisième étage en courant.
La porte de la chambre 325 était entrouverte, deux médecins et une infirmière s'y trouvaient déjà. Elisa reconnu le docteur Duseuil, qui s'occupait de Lucie depuis son entrée à l'hôpital. Ce fut lui que se tourna vers Véronique en premier.
"Son activité cérébrale diminue. Elle n'en n'a plus que pour quelques instants. Nous sommes désolés. Tout a été très vite."
Pour la première fois, Elisa fondit en larme. Jonathan se rapprocha d'elle, et il fut dur de définir lequel des deux soutenait l'autre. Ils entendirent le bip irrégulier des battements du coeur de Lucie ralentir peu à peu. Ils les entendirent s'arrêter définitvement. Ils entendirent la jeune fille mourir, ils la virent partir sous leurs yeux, sans un regard, sans un au revoir.
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Raphou




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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptyJeu 12 Nov - 22:52

han. Elle est morte c'est pas de bol.
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Camille

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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptyJeu 12 Nov - 22:55

xD
Ben en même temps si elle mourait pas après ça aurait été bisous bisous ça aurait été un peu téléphoné comme ça quoi.
Et j'suis une sale sadique de la vie =). Une histoire d'amour écrite par moi ça peu pas bien se terminer, sinon j'vais avoir encore un sujet de jalousie en plus mdr
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Amandine

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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptyVen 13 Nov - 19:58

Camille a écrit:


Il se promit que, s'il venait un jour où il aimerait une autre que Lucie, il lui dirait beaucoup, beaucoup plus tôt.

C'est étrange cette phrase, on mettrait pas plutot aimait? Je sais pas mais ça me perturbe xD.

Non c'est très bien comme ça Very Happy

Camille a écrit:

Et le cours de religion genre je m'en souviens pas non plus mais bon xD C'est sûrement inconscient tout ça

Vous ne vous rappelez pas des relations à sens unique? Bande de nulles xD

Euh... Ca me dit vaguement quelque chose...







Han mais c'est affreux, ta fin xO


Dernière édition par Amandine le Sam 14 Nov - 16:09, édité 1 fois
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Camille

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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptyVen 13 Nov - 23:10

Mais j'ai jamais dit que c'était la fin =O =D
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Amandine

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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptySam 14 Nov - 16:11

Peut-être mais qu'est-ce que tu veux inventer comme suite?
Tout le monde pleurniche à son enterrement, Elisa, Jonathan et Véronique ne s'en remettent jamais et passent leur vie chez des psys et au final l'un ou l'autre se suicide? Bof bof. tongue
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Raphou




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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptySam 14 Nov - 17:22

c'est ça quoi xD
T'es gentille toi ^^

Invente un peu la suite, on verra xD
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Amandine

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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptySam 14 Nov - 20:15

Allez, Camille, on attend que ça Very Happy cheers
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Camille

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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptySam 14 Nov - 23:22

Ok mais je promets pas que personne se suicidera xD
Enfin je vais d'abord un peu cogiter =D
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Raphou




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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptyDim 15 Nov - 0:34

Ok, mais ne cogite pas trop tout de même Very Happy
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Camille

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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptyDim 15 Nov - 1:02

Denk niet te veel, comme dirait Ca. B. Elle le dit tout le temps c'est excellent xD. On nous apprend à être cons, c'est bien ce que je disais 8D
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Héléna

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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptyDim 22 Nov - 19:13

Pff...
Déjà que la vie est pas très belle,
si les histoires s'y mettent...
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Camille

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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptyDim 22 Nov - 19:21

Si les histoires n'étaient pas un reflet de la réalité, on ne s'identifierait à aucun héros et on n'aurait aucune envie des les lire =)
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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptyDim 22 Nov - 19:26

Mais les gens veulent aussi lire pour s'échapper du quotidien!!
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Camille

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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptyDim 22 Nov - 19:30

Même, une histoire où tout est tout le temps beau, cool, génial, comique etc,... désolée mais c'est trop la louse xD
Même dans Blanche-Neige et la p'tite sirène, tout est pas toujours tout rose :p
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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptyDim 22 Nov - 19:33

P-e, mais les gentils crèvent pas! 8"(
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Camille

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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptyDim 22 Nov - 19:44

xD pas dans les versions de Disney, non, mais dans les vraies versions, si!
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MessageSujet: Re: Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête.   Ca fait un petit temps que j'ai cette idée dans la tête. - Page 2 EmptyDim 22 Nov - 19:45

Et après on se demande pq jsuis fan des disney!
Mais la vie, ma vie est tellement désespérante!!
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